Le parc du Mont Évrin : Quand le mérite change de mains
- 17 juil.
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Quand la mémoire flanche, les ciseaux, eux, sont affûtés…
Il était une fois un parc… rêvé par certains, récupéré par d’autres.

Le Parc du Mont Evrin est lancé officiellement en 2005 après des années de réflexion et de concertation menées avec Epamarne par une équipe d’élus engagés, dans un Montévrain encore marqué par sa ruralité.
Animés par la conviction, le dialogue et un vrai sens de l’intérêt public, ces élus ont façonné un projet écologique et citoyen, pensé comme un îlot de nature pour les générations à venir — un rempart solide contre l’urbanisation galopante.
Leur vision s’est concrétisée pas à pas : dès 2006, le parc est inscrit au PLU (plan local d’urbanisme), l’opération 135 Parc Mont Evrin est créée et les premiers budgets sont engagés. En 2007, les travaux débutent.
Rien n’a été improvisé : chaque étape a été bâtie dans la concertation, avec patience et constance.
Et que s’est-il passé ensuite ?
Lorsqu’il prend ses fonctions en 2010, le maire actuel change de cap : il estime le parc trop coûteux à entretenir et peu avantageux. Une posture qui suggère que, sans rentabilité immédiate ni mètres carrés constructibles, la nature aurait moins de valeur dans les priorités communales.
L’année 2013 marque un tournant : la commune rejoint l’intercommunalité de Marne et Gondoire. Ce rattachement entraîne l’élargissement du territoire de la CAMG, déjà agrandi avec Jablines en décembre 2011, puis Montévrain en janvier 2013.
Lors de l’intégration à l’intercommunalité, la commune gérée par le Maire actuel, transfère à l’agglomération la gestion des parcs des Frênes, du Mont Évrin, ainsi que le bassin des Corbins… sans y associer le transfert des effectifs nécessaires à leur entretien et le financement des travaux. Résultat : certains coûts, notamment frais de personnel et intérêts des emprunts liés à leur création, continueront de peser sur le budget communal (source : évaluation de la Commission de transfert de Marne et Gondoire).
Dans ce contexte, en 2014 une révision du PPEANP (Périmètre de Protection et de mise en valeur des Espaces Agricoles et Naturels Périurbains) est menée par le Département, la CAMG et l’Agence des Espaces Verts qui visent d’étendre le périmètre du plan à ces deux nouvelles communes permettant de pérenniser les espaces naturels de Montévrain menacés par l’urbanisation. Qu’ils en soient remerciés .
Et pourtant… l’histoire ne s’arrête pas là.
2024 : la révision du Plan Local d’Urbanisme (PLU) de Montévrain votée par le conseil municipal prévoit explicitement « la création d’une lisière végétalisée de 10 mètres autour des grands espaces verts ». Cette disposition vise à :
Préserver l’identité paysagère des espaces naturels ;
Créer une zone tampon écologique entre constructions et nature ;
Offrir une transition visuelle et fonctionnelle harmonieuse.
Le rapport de présentation du PLU « état initial de l’environnement en page 51 rappelle « Finalement, pour préserver les espaces de nature et leur potentiel écologique, il est essentiel de préserver les secteurs de franges et lisières ».
Or, cette règle bien appliquée au parc des Frênes, a été occultée pour le parc du Mont Évrin qui intègre pourtant une zone humide sensible et un espace d’un hectare réservé à une espèce d’oiseau protégée « le Pipit farlouse » . Ce qui lui fait perdre sa cohérence territoriale et reflète un traitement inéquitable, en contradiction avec les objectifs de l’étude environnementale du PLU et les orientations du PADD.
2025 : la dernière phase du projet porté par la CAMG et EPAMARNE est lancée. Le parc tant attendu se termine, mais dans une version largement revue à la baisse par rapport aux ambitions initiales. Les contraintes politiques et financières ont imposé des ajustements conséquents : plusieurs aménagements prévus sont réduits de moitié ou supprimés, notamment les tables de ping-pong, le terrain de basket, le boulodrome, les cabanes pour enfants, ou encore le terrain de beach-volley. Même la plantation d’arbres est revue à la baisse.

Dans le même temps, les ressources transférées à la CAMG ont connu une évolution significative, témoignant du dynamisme intercommunal. Cependant, depuis 2013, la participation financière directe à l’égard de notre commune est restée stable. Par ailleurs, notre contribution fiscale intercommunale a connu une hausse notable, sans qu’un réexamen explicite des engagements initiaux ait été porté à l’ordre du jour par nos représentants du groupe majoritaire.
À l’approche des élections, notre édile s’érige en initiateur du parc du Mont Évrin inauguré avant la fin des travaux, oubliant que ce projet ne relève ni d’une impulsion tardive ni d’un virage politique récent. Un ruban coupé ne suffit pas à réécrire l’histoire.
Ce parc est le fruit d’un long travail, amorcé dès 2001 par des élus volontaires, soutenus par Épamarne . L’action publique se mesure à la constance, au respect des engagements et à la sincérité des intentions — pas aux apparences.
Le parc du Mont Évrin est un héritage collectif. Ne laissons pas ses fondations être effacées par des récits électoraux opportunistes.




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